Aujourd’hui, le vendredi 15 mars 2019, est le jour de la grève mondiale pour le climat, initiée par Greta Thunberg, dans un mouvement qui se diffuse petit à petit dans le monde. Il ne s’agit pas ici de refaire le déroulé des événements depuis la première marche pour le climat, mais plutôt d’expliquer pourquoi ces rassemblements se font de plus en plus nombreux, répondant à une prise de conscience générale (ou presque).
Pourquoi parle-t-on de réchauffement climatique ?
Les ères géologiques de réchauffement et de refroidissement s’alternent, ce n’est pas un scoop. Il faut aussi savoir que l’espèce humaine a déjà connu un réchauffement de température de +7°C il y a 130 000 ans. Cependant, la grande nouveauté de ce siècle est la vitesse du réchauffement, liée à l’impact colossal de l’activité humaine. A tel point que l’on parle désormais d’une nouvelle ère géologique : l’Anthropocène, indiquant que l’humain est devenu la contrainte géologique dominante depuis les années 1950 (il reste un débat scientifique sur la date de début). Et en effet, l’augmentation de température de +7°C s’est effectuée avec une moyenne de +0.065°C par siècle. Aujourd’hui et depuis un siècle, on compte déjà +1.1°C, soit un réchauffement 17 fois plus rapide. Il s’agit d’une véritable responsabilité de l’espèce humaine et de ses activités.
A quoi est-ce du?
Comment fonctionne l’effet de serre et pourquoi en parle-t-on depuis quelques années ?
Sans effet de serre, la surface de la Terre serait à -18°C, autrement dit, pas d’eau liquide, et donc pas de vie.
Ce phénomène naturel est lié à l’accumulation des rayonnements infra-rouge provenant du soleil dans une forme de cape formée par les différents éléments présents dans l’atmosphère. Ainsi, plus ces éléments sont nombreux, moins la chaleur créée peut se réchapper. Je vous laisse regarder ce schéma explicatif si vous voulez plus de détails :
Avec ce piégeage de la chaleur, on augmente la température de la Terre d’une trentaine de degrés, arrivant à une température moyenne de 15°C. C’est donc une très bonne chose en temps normal.
Qu’est ce qui cause l’effet de serre ?
Le principal coupable de ce phénomène est la vapeur d’eau (dans les nuages et dans l’air), responsable de 60% de la capture de la chaleur. En second, vient le CO2, troisième gaz présent dans notre atmosphère. Ensuite, on retrouve le méthane, l’ozone, les CFC… dont l’origine est industrielle.
Il est scientifiquement impossible et peu souhaitable de jouer sur la teneur en eau de l’atmosphère. En outre, ce qui pose problème aujourd’hui, c’est la multiplication des gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. Ceux-ci sont en effet de plus en plus nombreux, retenant de plus en plus de rayons infra-rouge restitués sous forme de chaleur. En conséquent, ils sont – nous sommes – responsables du réchauffement climatique directement.
Quelles sont les conséquences ?
Un tel bouleversement géologique de la planète ne saurait se faire sans dégâts : fonte des glaces, montée du niveau de la mer, vague d’immigration de réfugiés climatiques, perturbation des courants marins (qui régulent la température des continents par un apport de chaleur ou de froid), disparitions d’espèces animales et végétales qui n’auront pas le temps de s’adapter ni de migrer vers des zones plus favorables, perte de rendements agricoles, augmentation de la pauvreté …
Les prévisions sont lourdes pour l’environnement et pour la société humaine qui ne saurait s’en détacher. En effet, un écosystème en bonne santé est capable d’endurer des perturbations d’origine humaine mais un écosystème en mauvaise santé pourrait causer un effet domino à la première de ces perturbations supplémentaire. Attention toutefois : ces prévisions ne peuvent pas se baser sur un précédent puisqu’il n’en existe pas ! Il y a de nombreuses variables qui empêchent une certitude absolue comme l’impact des avancées technologiques humaines, l’imprécision des chiffres, et les réactions des écosystèmes à un réchauffement rapide. En effet, on observe de plus en plus de perte de biodiversité, mais est-ce dû à une perte réelle ou à l’intensification de l’observation ? Difficile à prouver. Reste que le réchauffement est bien réel, il se fait déjà ressentir à échelle humaine et aura des conséquences importantes au cours de notre vie.
Comment faire pour les limiter ?
En l’absence actuelle de solution efficace venant du dessus, il parait essentiel de faire venir le changement de la base, c’est-à-dire de nous. Et pour ça, il existe une action que nous pouvons tous nous engager à suivre au quotidien et en tant que particuliers : limiter les déplacements en voiture au maximum, de manière à réduire en partie les émissions de CO2. Certes, notre confort actuel en prendra sans doute un coup. Mais si finalement cet effort nous préserve d’un désagrément futur bien plus important, cela n’en vaut-il pas la peine ? Je suis persuadée que oui personnellement, et je souhaite vous encourager à y croire et en parler autour de vous.
En ville ou à la campagne, les enjeux du déplacement ne sont pas comparables. Il est bien plus simple de se libérer d’un véhicule à moteur en ville, où les alternatives sont plus nombreuses, qu’à la campagne où les distances consistent en un obstacle plus important. De même, les types de trajets n’impliquent pas les mêmes prises en compte : courses alimentaires, lieu de travail ou d’étude, loisirs…
Je vais donc présenter différentes possibilités avec leurs avantages et inconvénients, à vous de choisir ensuite !
Alternative | Pour quels déplacements | Avantages | Inconvénients |
A pattes | Petits trajets de voisinage ou trajets moyens. | C’est à ça que ça sert non ?
Se déplacer à pieds permet de prendre le temps et profiter des personnes qui sont avec toi pour discuter ou flâner. |
Aujourd’hui, prendre ce temps est un peu compliqué. |
En trottinette, skate, overboard… | Pour les petits trajets de voisinage, les trajets moyens et les déplacements entre les stations d’arrivée (ou gare) et le lieu où l’on souhaite se rendre. | Ça va plus vite que les pieds, ça se combine facilement avec le train ou le bus puisque ces objets sont très transportables ! | Il vaut mieux privilégier un objet non électrique. Il reste l’inconvénient des rebords de trottoirs aussi. |
A vélo | Trajets moyens, pour aller sur le lieu d’études ou de travail, à ses loisirs de proximité. Bref, pour tous les petits déplacements réguliers ou quotidiens. Mais aussi, pourquoi ne pas imaginer des vacances à vélo ? | Permet la même liberté qu’en voiture et plus rapide que les pieds ! Garantie jambes musclées en plus. | Le mauvais temps…
Après, les finlandais disent très justement : « il n’y a pas de mauvais temps, seulement des mauvais vêtements ». |
En transports en commun | Des moyennes distances, avec le bus (ou tram s’il y en a dans la ville, voire métro – en dehors de la Région) en cas de changement de commune
Des grandes distances avec le train |
Pas de soucis de mauvais temps, partage de l’empreinte carbone avec tous les autres passagers, tranquillité durant le déplacement. Rencontres intéressantes à l’occasion (j’ai rencontré un bon ami dans le train perso) | Dépendance à des horaires qui ne sont pas toujours avantageux pour tous, risque de retard occasionnellement. Les gens importants arrivent en retard il parait (oubliez ça tout de suite) |
En co-voiturage ! | Tous les trajets en voiture | Plus économique, plus écologique : partage des émissions de CO2 avec les autres passagers, liberté des déplacements hors des lignes de transports en commun. | Il faut s’accorder avec les autres passagers et de ne pas en oublier un avant de partir (même s’il est fatiguant, ça ne se fait pas) |
Si chacun préférait ces alternatives à la voiture en solo, une bonne partie des émissions de CO2 serait évitée, permettant de lutter contre l’effet de serre, le réchauffement du climat, et donc préservant les intérêts humains et de biodiversité.
J’espère que cet exposé vous aura permis de mieux comprendre les impacts de l’activité humaine sur notre environnement et l’importance de changer vos habitudes. Evidemment, cette solution prise seule ne fait pas le poids face à l’impact des industries lourdes, de l’alimentation, de la déforestation… Cependant, faire bouger les choses chacun à son niveau est ce que nous vous proposons de faire dans cette chronique et ce que nous appliquons personnellement au quotidien.
Nous comptons sur vous!
Article rédigé par Cécile SCHERER, Volontaire en Service Civique au sein de la Région Grand Est
Sources :
- Rapport du GIEC (site en anglais) : https://www.ipcc.ch/
- Site Reporterre : https://reporterre.net/Climat-18
- Rapport du club de Rome (site en anglais) : http://www.clubofrome.org/report/the-limits-to-growth/