Le numérique fait partie de notre vie de tous les jours et on a souvent l’impression que nos comportements dématérialisés ont un impact négligeable sur l’environnement.
Si Internet était un pays, il serait le 6éme pays le plus polluant du monde mais il est difficile de prendre conscience de cette pollution cachée. On considère que d’ici 2020, c’est 32 % de la consommation électrique mondiale qui sera consommé par nos usages numériques. C’est un problème à prendre au sérieux.
En effet nous sommes de plus en plus connectés, les appareils numériques se multiplient et nos programmes sont de plus en plus gourmands.
L’ordinateur qui a permis à l’Homme d’aller sur la lune n’était pas plus puissant qu’une calculatrice scientifique d’un lycéen d’aujourd’hui !
En plus de l’augmentation du nombre d’outils numériques nous avons également une tendance à les changer régulièrement.
La durée de vie moyenne d’un smartphone est de 15-18 mois. Pourtant le cycle de vie d’un produit high-tech est la source la plus importante de pollution du numérique. La fabrication de nos smartphones, ordinateurs portables et autres bracelets connectés nécessite des matériaux rares. Ces matériaux tels que le lithium, le scandium, le lanthane ou l’yttrium existent en petite quantité sur la planète. Leur extraction est très polluante car elle libère également des métaux lourds ou radioactifs dans l’environnement. Certains gisements sont situés dans des pays en voie de développement comme par exemple en Afrique.
Les mines desquelles ils sont extraits sont souvent contrôlées par des milices et les mineurs y travaillent dans des conditions de sécurité et de vie loin des normes internationales. De plus il est fréquent d’y voir travailler des enfants qui par leur petite taille peuvent accéder à des espaces confinés.
Nos outils numériques restent également très difficiles à recycler. Quand ils ne peuvent plus être réparés et rentrer dans le marché du reconditionné chez nous, ils commencent un long voyage. Ils sont le plus souvent envoyés vers les BRIC’s (Brésil, Russie, Inde, Chine) avant de partir vers les pays du tiers-monde où ils finiront dans des décharges à ciel ouvert et seront recyclés avec les moyens du bord.
Vous l’avez compris notre consommation abusive d’outils numériques représente une véritable catastrophe environnementale et sociale. Cependant, nos actions quotidiennes ont également un impact important sur l’environnement, notamment nos activités en ligne.
Un mail de 1 Mo émet 20 g de CO2 et réalise un parcours de 1500 km avant d’arriver à son destinataire. Et s’il reste au sein du serveur, sont impact CO² double tous les ans.
Nos comportements sur les réseaux sociaux aggravent la situation. Avec nos smartphones, nous prenons l’habitude de partager photos et vidéo à longueur de journée. Cependant, ces contenus lourds occupent une place considérable sur les serveurs.
Nous consommons également un grand nombre de vidéos en streaming. C’est 82 % du trafic internet qui est mobilisé par la vidéo. Regarder une vidéo de 10 min sur YouTube émet 1 g de CO². Et plus la qualité est importante plus l’impact est important.
Ainsi regarder un film 4 k en streaming consomme autant d’énergie que de graver un DVD et le livrer chez vous. Je vous invite à lire ces quelques chiffres pour mieux comprendre l’impact de nos comportements numérique :

Malgré tout, nos possibilités d’action restent limitées. En effet, il est difficilement envisageable de quitter notre vie numérique. Quelques comportements peuvent cependant nous permettre de limiter notre « pollution bleue ».
Les mails
Comme dit précédemment un petit mail de 1Mo émet 20g de CO² par destinataire.
Il existe pourtant des comportements simples qui permettent de limiter l’impact environnemental de ceux-ci :
– Limiter le nombre de destinataires
– Se désabonner des newsletters inutiles (vous pouvez utiliser cleanfox qui le fait automatiquement.)
– Alléger sa signature, fini les logos et autre GIF dans tous les sens.
– Supprimer, si possible, les mails lus
Réseaux sociaux
Ils sont de plus en plus présents dans nos vies et leur utilisation est de plus en plus gourmande. Nous y partageons et regarderons des tonnes de photos et vidéos.
De plus d’un point de vue du respect de la vie privée, ce n’est pas l’idéal. Vous pouvez cependant :
– Limiter le nombre de photos et vidéos partagées
– Y passer moins de temps
– Couper la fonction géolocalisation de votre téléphone
– Restreindre le nombre de réseaux sociaux
Vidéo
La vidéo est ce qui prend le plus de place sur le réseau (82 % de la bande passante). Nous, en consommons de plus en plus, pourtant son impact sur l’environnement est loin d’être négligeable.
Nous pouvons le limiter en :
– Privilégiant le téléchargement
– Regarder la télévision grâce à son antenne TNT
– Regarder moins de vidéos « inutiles »
– Préférer la location et le partage de DVD
Internet
Chaque Français réalise en moyenne 949 recherches sur internet par an et émet ainsi 1,2 kg de CO².
Nous pouvons privilégier :
– De rentrer l’adresse de la page consultée dans la barre de recherche
– Choisir des moteurs de recherche plus écoresponsables comme Lilo ou Ecosia
Maintenant vous ne pouvez plus dire que vous ne saviez pas, alors adoptez les gestes qui vous semble les plus pertinent dans votre vie quotidienne. Et surtout parlez-en autour de vous ! C’est ce que vous pouvez faire de mieux pour la planète.
Article rédigé par Stanislas GIELEC, Volontaire en Service Civique au sein de la Région Grand Est mission « transition énergétique et développement durable »