Il y a 62 ans, le Général de Gaulle devenait Président de la République. L’occasion de revenir sur le contexte et le déroulement de cette première élection présidentielle de la Cinquième République.
L’élection du 21 décembre 1958 a lieu dans un contexte sous haute tension, en pleine guerre d’Algérie et quelques mois seulement après la crise de mai 1958 déclenchée par le putsch d’Alger.
Cette dernière a conduit au retour du Général de Gaulle au pouvoir, qui après avoir été président du Gouvernement provisoire à la fin de la Seconde Guerre mondiale, est nommé Président du Conseil le 1er juin 1958, sous la présidence de la République de René Coty.
De Gaulle obtient du Parlement quelques jours seulement après sa nomination à la tête du gouvernement, l’autorisation de mener un projet de rédaction d’une nouvelle Constitution. Cette dernière, constitutive de la Cinquième République, est ainsi rédigée sous l’autorité du gouvernement par une équipe conduite par le Garde des Sceaux Michel Debré.
Le 28 septembre 1958 le projet est soumis au vote des français par référendum : ils l’approuvent à plus de 80% des suffrages exprimés[1] et permettent ainsi à la Constitution d’être promulguée le 4 octobre 1958.
L’élection présidentielle du 21 décembre 1958 est ainsi la première élection présidentielle qui intervient en France après l’adoption de la Constitution instituant la Cinquième République.
Conformément au texte de la Constitution voté en 1958, le chef de l’État est élu pour 7 ans au suffrage universel indirect, par un collège électoral de 80 000 grands électeurs (députés, sénateurs, conseillers généraux, maires et délégués des conseils municipaux). Sous la Quatrième République, le Président était élu par la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat, ce qui a donné lieu à des élections interminables dont celle de René Coty après 13 tours de scrutin.
Ce système n’a été utilisé que pour l’élection présidentielle du 21 décembre 1958 puisque 60% des électeurs français approuvent l’élection du Président de la République au suffrage universel direct lors du référendum du 28 octobre 1962 proposé par Charles de Gaulle.
S’en suit une révision constitutionnelle qui consacre ce nouveau mode de scrutin, et marque ainsi encore un peu plus l’importance du chef de l’Etat au sein des institutions dont il est la « voûte » en asseyant sa légitimité démocratique. La première élection présidentielle au suffrage universel direct se tient en 1965 et conduit à la réélection du Général de Gaulle à la tête de l’Etat.
Donné grand favori de par son prestige et sa fonction de Président du Conseil, Charles de Gaulle emporte l’élection du 21 décembre 1958 dès le premier tour de scrutin face à Georges Marrane (parti communiste) et Albert Châtelet (Union des forces démocratiques), avec plus de 78 % des suffrages exprimés.
Voir vidéos INA sur l’élection: https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/charles-de-gaulle-le-1er-president-de-la-ve-republique
[1] 28 septembre 1958 : les Français disent « oui » à la nouvelle Constitution, proposée par Charles de Gaulle et Michel Debré : https://archive-jeunest.zecarte.fr/memoire-28-septembre-1958-les-francais-disent-oui-a-la-nouvelle-constitution-proposee-par-charles-de-gaulle-et-michel-debre/).