Dans le cadre de son dispositif Expériences de jeunesse, la Région Grand Est vient de donner son accord pour soutenir le court-métrage aussi original qu’intéressant nommé « Projet GORNIKI ». Il s’agit d’un film de science-fiction qui donne la possibilité au spectateur de prendre directement part à l’histoire en prenant des décisions à la place du protagoniste à plusieurs occasions. Nous avons pu nous entretenir avec Thomas ANDRZECZYK, 23 ans, de Walheim en Alsace, réalisateur de ce projet particulier, afin d’en savoir plus sur son œuvre. Il nous raconte.
T. ANDRZECZYK : « Je
me suis rendu compte de mon réel intérêt pour le cinéma, et notamment pour la
réalisation, suite à un DUT Métiers du Multimédia et de l’Internet. Je fonde
alors Pictural Things avec d’autres passionnés pour réaliser nos propres
projets en tant que réalisateurs.
« Projet GORNIKI » est mon
dernier film en cours de réalisation. Passionné des nouvelles technologies
d’immersion comme la Réalité Virtuelle ou les jeux de rôles, j’ai décidé de
baser ma prochaine création sur l’interactivité. »
Tout le processus de création cinématographique change alors du processus habituel. La création de trame se complexifie, il faut redoubler d’efforts dans l’écriture scénaristique et aussi convaincre son entourage. T. ANDRZECZYK fait donc des essais et échantillonne des scénarios interactifs avec une trentaine de personnes. Il élimine ensuite les choix « évidents » et développe les autres possibilités plus complexes. Une tension immersive se crée alors et vient se rajouter à l’atmosphère du film. Le spectateur n’est plus seulement passif devant le film, il devient acteur à part entière.
T. ANDRZECZYK :
« Cherchant le lieu le plus immersif et méconnaissable possible pour
impliquer au mieux le spectateur, le tournage est reporté à l’hiver 2022. Je me
soucie avant tout de la qualité d’un tel projet. Et le travail de tournage
excède la quantité nécessaire normalement requise pour un court-métrage de
cette durée. Chaque fois que l’histoire arrive à un tournant, il faut tourner
deux scènes différentes. Ces dernières scènes dédoublées peuvent elles-mêmes
donner lieu à de nouveaux dédoublements.
Je
perçois cette charge de travail supplémentaire comme un défi mélioratif, et non
une contrainte, qui permettra d’obtenir une réalisation finale aux grandes
qualités et originalités. »
Son « Projet GORNIKI » démontre que les films interactifs ne sont pas seulement des créations uniquement à la portée des réalisateurs de grande renommée et des boites de production internationales. Bien sûr, il préconise une certaine expérience préexistante dans le domaine du cinéma avant de se lancer dans ce genre de réalisation de film, au risque de s’emmêler les pinceaux. Ce type de réalisation resterait cependant accessible aux réalisateurs amateurs.
T. ANDRZECZYK : « Une fois ce projet achevé, je pense déjà me tourner vers de nouveaux films interactifs dans d’autres genres cinématographiques, afin de proposer une grande palette de réalisations où chacun pourra y trouver son goût.
Pour moi, un jeune réalisateur n’a rien à perdre mais tout à gagner en présentant un projet cinématographique original au dispositif Expériences de Jeunesse de la Région Grand Est. La subvention du Grand Est ne servira pas à un unique type de dépense spécifique, mais sera plutôt utilisée pour couvrir une partie des coûts du projet en général. »
Nous attendons donc avec impatience la sortie de ce court-métrage afin de nous immerger dans cette expérience pour le moins atypique.